Avis de tempête
Le monde maritime reste une zone grise de la conscience collective. Les travailleurs de la mer y sont figés dans des images anciennes, entre virilité, héroïsme et nostalgie. La distance, l’isolement prolongé, maintiennent un flou sur la réalité de leurs existences. Derrière la surface d’un horizon romantisé, il y a les corps, les cycles, la répétition des gestes, les failles.
Le projet interroge la mer comme lieu de travail, mais aussi comme espace symbolique. Les fragments de voix inscrites sur les images proviennent d’entretiens menés par le CRAPEM, centre de soutien psychologique aux gens de mer, et d’autres recueillis par la photographe.
Les marins, de la pêche comme de la marchande sont les témoins d’un monde où la productivité, la survie et la mémoire collective s’entrecroisent. Ceux qui déplacent nos ressources, nos marchandises et nos rêves portent sur eux le poids d’un monde en déséquilibre. La mer, pour le meilleur et pour le pire.










